Conférence « Ambition France Transports » : objectifs, format et participation de l’Union TLF
Le 5 mai 2025, le Gouvernement a lancé la Conférence « Ambition France Transports » réunissant l’ensemble des acteurs du transport afin de définir l’avenir du financement des mobilités.
Membre de cette instance stratégique, l’Union TLF participe activement aux travaux, notamment au sein de l’atelier dédié au verdissement du transport de marchandises. Tout au long de la Conférence, elle sera particulièrement vigilante pour défendre la compétitivité des transporteurs et des logisticiens, condition sine qua non de la performance économique et écologique de la chaîne logistique française.

- L’objectif de la conférence
Selon le Gouvernement : “La définition d’un modèle pérenne de financement des mobilités constitue un enjeu décisif pour l’avenir des transports. L’accélération de la transition écologique du secteur, qui représente 30% des émissions nationales de gaz à effet de serre, le coût croissant de l’adaptation au changement climatique et le besoin d’améliorer l’offre de mobilité pour les Français vont nécessiter des investissements croissants dans les infrastructures et services de transport collectifs décarbonés (ferroviaire, transports en commun locaux, fluvial).
Ce besoin d’investissement supplémentaire s’inscrit dans un contexte de contraintes sur les finances publiques qui nécessite de préciser la répartition des rôles entre les différents financeurs et d’identifier des pistes de financement soutenables. La fin prochaine des concessions autoroutières historiques nécessite enfin de s’interroger sur le bon système de tarification et de gestion des autoroutes.
L’objectif d’Ambition France Transports consiste donc à réunir l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème pour bâtir un nouveau modèle de financement des transports qui réponde à nos besoins de moyen terme”.
Concrètement, un rapport devrait être publié à l’issue de la Conférence proposant plusieurs scénarii d’évolution des infrastructures de transport à horizon 2030-2040, associés de modèles de financement.
- Le format de la conférence
La Conférence a été lancée ce lundi 5 mai en présence du Premier ministre François Bayrou et de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre des Transports Philippe Tabarot. Elle se déroulera jusqu’à cet été. Six sessions de travail vont être organisées, alternant entre réunion d’ateliers thématiques (voir infra) et séances plénières. Sont conviés à ces travaux une cinquantaine de membres de la Conférence : parlementaires, représentants de collectivités locales, acteurs du secteur (dont l’Union TLF), chercheurs ou associations.

- Les quatre ateliers de la conférence tels que définis par le gouvernement
Atelier n°1. Le modèle économique des autorités organisatrices de la mobilité (AOM), c’est-à-dire les collectivités territoriales (intercommunalités, régions…) qui exercent la compétence d’organisation des mobilités sur les territoires depuis la loi du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités (LOM). Ces autorités font face à un enjeu de développement de l’offre de transports décarbonés (bus, cars, métro, tramways, trains, vélo) pour remplir les objectifs de décarbonation du secteur et, pour les plus grandes d’entre elles, de déploiement de services express régionaux métropolitains (SERM) afin de mieux relier les métropoles à leurs périphéries. Cet accroissement de la mobilité nécessite de s’interroger sur l’évolution des ressources financières des AOM.
Atelier n°2. L’avenir du réseau routier structurant, dans un contexte de fin des contrats historiques de concessions autoroutières entre fin 2031 et fin 2035. La conférence est l’occasion de préparer cette échéance en objectivant de manière transparente les options possibles en matière d’investissements nécessaires dans le réseau routier structurant pour faire face à l’adaptation au changement climatique et à la décarbonation, d’évolution de la tarification de la route et de mode de gestion des autoroutes.
Atelier n°3. Le modèle de financement des infrastructures et des services de transport ferroviaire de voyageur. Les travaux pourront proposer un modèle de financement pour les investissements supplémentaires dans la régénération et la modernisation du réseau ferroviaire, qui constituent une priorité pour préserver la qualité du réseau, la disponibilité des infrastructures et accroître l’offre. Ils pourront préciser les modalités de financement des dessertes grande vitesse d’aménagement du territoire, actuellement financées par SNCF TGV, dans un contexte d’accroissement du nombre de nouveaux entrants sur le marché des opérateurs ferroviaires. Ils objectiveront enfin les modalités de financement des grands projets, notamment la part respective des différents financeurs.
Atelier n°4. Le financement du verdissement du transport de marchandise, qui pèse pour environ 13% des émissions nationales de GES et pour lequel les objectifs de la SNBC pour diminuer ces émissions à horizon 2030 sont particulièrement ambitieux. Les travaux pourront préciser les modalités de financement des investissements nécessaires au report modal vers les modes massifiés, notamment la répartition entre financement de l’Etat, financement privé et financement des collectivités locales ; ils proposeront des pistes pour améliorer la compétitivité coût et hors prix du fret massifié, en examinant également, au-delà des investissements, le recours à des leviers règlementaires et fiscaux. Ils proposeront notamment un modèle économique pour les bornes de recharge pour poids lourds.
- La participation de l’Union TLF à la conférence
L’Union TLF est membre de la Conférence, et plus particulièrement de l’atelier 4 dédié au transport de marchandises. Le Président Jean-Thomas Schmitt était présent lors de la journée de lancement, avec Olivier Poncelet, Délégué général de l’Union TLF.
A cette occasion, Jean-Thomas Schmitt a rappelé que :
- Le transport de marchandises et la logistique sont essentiels au bon fonctionnement de notre vie économique et sociale en approvisionnant nos usines, nos commerces et nos concitoyens.
- Pour répondre à cette mission, nous avons besoin d’infrastructures de qualité, qui facilitent le transport de marchandises pour le rendre plus fluide à moindre coût économique et écologique.
- La répartition du financement de ces infrastructures doit être juste, équitable et proportionnée. Notre secteur contribue déjà lourdement aux infrastructures et ne supporterait pas de nouvelles charges qu’il ne pourrait pas répercuter.
L’Union TLF publiera tout au long de la Conférence ses diagnostics et propositions pour intégrer pleinement la performance économique et écologique du transport de marchandises et de la logistique dans les débats sur l’avenir des infrastructures de transport. Elle sera particulièrement vigilante sur la compétitivité des entreprises du secteur, qui ne supporterait pas un alourdissement de leurs charges et de leur fiscalité, significativement plus élevée que dans les autres pays européens.
Dès l’annonce de la nomination de Dominique Bussereau à la présidence de la conférence « Ambition France Transports », l’Union TLF avait exprimé ses attentes concernant les travaux :


