Union des Entreprises Transport et Logistique de France

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Impacts des grèves portuaires sur les transports de marchandises

Nos temps forts 30.01.2025
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Alors que les ports français font face à une nouvelle vague de grèves depuis début janvier, avec deux journées d’arrêt total les 30 et 31 janvier, suivies de 10 jours de perturbations en février, l’Union TLF, tire la sonnette d’alarme sur une situation devenue critique.

Cette situation s’inscrit dans la continuité d’une année 2024 déjà marquée par de nombreux jours d’arrêt et engendre des répercussions économiques systémiques pour les transporteurs et à l’échelle nationale.

1. Étude d’impact : une dégradation immédiate et alarmante des indicateurs de performance

Une étude flash menée auprès des adhérents transporteurs de l’Union TLF présents dans les ports, révèle une détérioration immédiate de l’activité :

• 23 % de surcoûts opérationnels : les perturbations génèrent une hausse des coûts d’exploitation,
• 21 % de perte de chiffre d’affaires en janvier dans une conjoncture nationale déjà tendue pour les transporteurs,
• 25 % de perte anticipée sur février 2025.

 

2. Diagnostic économique : une triple menace pour la compétitivité nationale

L’analyse macroéconomique révèle une érosion critique de la compétitivité portuaire française, caractérisée par une triple dynamique de déstructuration.

Impact #1 : la mise en danger des transporteurs de marchandises (routiers, ferroviaires, fluviaux) : l’accumulation des surcoûts opérationnels – temps d’attente rallongés, frais de stationnement, surestaries, pénalités clients – menace directement leur pérennité.

Impact #2 : la perte de souveraineté logistique : plus de 40 %1 des conteneurs à destination de la France transitent désormais par les ports concurrents européens (Anvers, Rotterdam, Barcelone, Gênes).

Chaque navire dérouté vers l’étranger impacte directement l’emploi en France : le traitement de 1 000 conteneurs représente :
– 1 emploi portuaire
– 6 emplois pour le dispatching des marchandises
– 3 à 4 emplois dans le transport

Impact #3 : l‘impact sur l’économie nationale est substantiel : chaque journée de blocage total génère une perte de 40 millions d’euros (hors effets de rattrapage partiel).

 

3. Les demandes des acteurs de la logistique pour les ports français

 

Face à cette situation, l’Union TLF préconise l’adoption urgente d’un plan d’action tripartite associant pouvoirs publics, autorités portuaires et acteurs privés.

Ce plan s’articule de trois mesures de court terme :

1. La limitation des surcoûts pour les acteurs de la chaine logistique : extension significative des temps de franchises – liés aux frais de détention – et surestaries et des frais de stationnement, suspension des frais d’annulation de rendez-vous sur les terminaux portuaires, et adoption de mesures de soutien aux entreprises fragilisées par ces perturbations, telles que l’activité partielle, des annulations de charges fiscales et sociales ou la création d’un fonds de soutien dédié ;

2. L’activation de mesures rapides pour permettre aux entreprises de travailler au mieux, comme la mise en place de rendez-vous supplémentaires sur les horaires travaillés, ainsi que de moyens supplémentaires (matériel, personnel) et, éventuellement, la levée des interdictions de circulation certains week-ends (sous réserve que les conditions de travail soient réunies) ;

3. Le lancement d’un travail de fond sur le rôle stratégique des ports français dans la chaine logistique internationale. Une ambition plus forte doit être donnée au renforcement de la compétitivité logistique des ports français. Un travail de fond doit être mené en lien avec l’ensemble des acteurs publics (autorités portuaires, ministère des Transports, ministère de l’Économie…) et privés (chargeurs, commissionnaires de transports, transporteurs, entreprises de manutention portuaire, compagnies maritimes…). Il s’agirait de recenser les leviers et les freins pour faire des ports français un atout stratégique de la chaine logistique et du commerce extérieur français. A minima, les acteurs logistiques attendent une transparence sur les indicateurs de performance logistique des ports (ex : nombre de rendez-vous, délai d’évacuation moyen des conteneurs, nombre de navires déroutés vers des ports étrangers).

 

Retrouvez le Communiqué de presse de L’Union TLF :

Téléchargez le communiqué de presse

Contact presse : Julie Rambaud

| julie@myprettyagency.com

| 06.26.36.90.46

Enquête flash auprès des adhérents 

Afin de mieux percevoir les impacts du mouvement des travailleurs portuaires sur les activités de transport routier, l’Union TLF a conduit une enquête auprès de ses adhérents les 29 et 30 janvier 2025. Les entreprises ciblées sont celles ayant pour habitude de travailler avec les ports commerciaux français, en tête desquelles figurent Haropa Port et Marseille-Fos. Ces entreprises chargent en majorité des conteneurs. Certaines couvrent également les segments roulier et vrac.

Au regard du besoin urgent de données sur le sujet, il n’a été laissé à ces adhérents que 24 heures pour participer. En ce laps de temps court, nous avons collecté 26 contributions.

Les entreprises de l’échantillon représentent :
⎯  Près de 2 200 salariés ;
⎯  Près de 900 véhicules poids lourds dédiés aux transports routiers depuis ou à destination des ports ;
⎯  Un chiffre d’affaires afférent aux opérations de transport routier, depuis ou à destination des ports, de 177 millions d’euros par an.

 

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