La position française s’améliore au classement mondial de la performance logistique
Cette position reste toutefois en deçà de ses principaux concurrents. Présentation du nouveau classement 2023 de la performance logistique des pays, établi par la Banque Mondiale :
Une mesure unique et indépendante de la compétitive logistique
L’indice de la performance logistique (IPL) de la Banque mondiale mesure la qualité des infrastructures et la compétitivité logistique internationale de 139 pays. Pour chacun d’eux, un score synthétique est établi de 0 à 5. C’est la moyenne de 6 composantes :
- L’efficacité des processus douaniers: vitesse, simplicité, prévisibilité des formalités ;
- La qualité des infrastructures: ports, aéroports, réseaux ferrés, routes, digitalisation ;
- La capacité d’expédier à bons prix ;
- La qualité des services logistiques: opérateurs de transport, courtiers en douane…
- La capacité à suivre et tracer les envois;
- Le respect des délais de livraison.
L’évaluation s’effectue par le biais d’une enquête internationale auprès des professionnels de la logistique. Suivant la méthode d’échantillonnage, les pays sont évalués subjectivement par des professionnels étrangers ayant l’habitude de travailler avec eux.
Les big data du commerce international complète le classement IPL
Le rapport IPL 2023 comprend une nouvelle section reposant sur l’exploitation des big data du commerce international. Sont ainsi présentés 6 classements de pays complémentaires suivant des indicateurs de connectivité et de rapidité effective des échanges internationaux.
Des indicateurs pour mieux agir
Ces éléments de comparaison internationale permettent aux gouvernements et aux entreprises :
- de mieux comprendre leurs défis logistiques;
- d’identifier les domaines dans lesquels ils doivent s’améliorer.
La France améliore sa position, passant du 16ème au 13ème rang
Notre pays se positionnait au 16ème rang mondial en 2018, avec un score de 3,8. Il se hisse désormais au 13ème rang, avec un score de 3,9.
Dans le détail, on note une amélioration des scores français concernant les processus douaniers et la capacité d’expédition à prix compétitifs.
A l’inverse, et c’est bien regrettable, notre indicateur sur la qualité des infrastructures recule quelque peu, passant de 4,0 à 3,8.
2023 | 2018 | |
Score synthétique | 3,9 sur 5 | 3,8 sur 5 |
Rang |
Monde : 13ème Europe : 9ème |
Monde : 16ème Europe : 9ème |

Performances de la France
Nos principaux concurrents européens demeurent mieux positionnés
Plusieurs pays européens, parmi lesquels figurent les principaux concurrents logistiques de la France, tiennent le haut du classement. Après Singapour, 1er au classement, la Finlande tient à 2ème marche du podium mondial, avec un score de 4,2. Le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse partagent ensemble la 3ème place (4,1). La Belgique, l’Autriche et la Suisse sont au 7ème rang (4,0). L’Espagne se tient avec la France au 13ème rang (3,9).
Notons que l’Allemagne et la Belgique, respectivement 1er et 3ème au classement de 2018, ont été rattrapés par plusieurs pays.
Certains pays en tête du classement ont vu leur score légèrement diminuer : Allemagne, Japon et Etats-Unis. D’autres ont vu leur score augmenter : Singapour, Finlande, Suisse, Canada et Taiwan.

Les 20 premiers pays du classement IPL
Comparaison entre la France et ses principaux concurrents
Relativement à ses principaux concurrents, la France entretient un retard sur la qualité des infrastructures, des services et des douanes
Si les indicateurs français sont proches de ceux de l’Espagne, des écarts subsistent avec la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne en matière de qualité d’infrastructures, de services logistiques et, dans une moindre mesure, de processus douaniers. Pour illustration, en matière d’infrastructures, le score allemand est de 4,3 contre 3,8 pour le français.
Agir pour notre compétitivité logistique, c’est agir pour la compétitivité de toutes nos entreprises
Les efforts de politique publique en faveur de la logistique française doivent être intensifiés. Les actions proposées en 2019 par le rapport Daher-Hémar restent pleinement d’actualité :
- Il nous faut davantage optimiser les formalités et contrôles aux frontières dans une logique de service aux entreprises. La DGDDI est d’ores et déjà bien engagée dans cette voie et des effets sont déjà visibles.
- L’attractivité des métiers logistiques doit être plus efficacement promue. Les transporteurs, commissionnaires et déclarants en douane rencontrent d’importantes difficultés de recrutement, donc d’accès aux compétences. Leurs métiers présentent pourtant de belles perspectives de carrière !
- Les investissements dans les dessertes multimodales portuaires doivent être augmentés.
- Les implantations d’entrepôts doivent être facilitées, particulièrement là où la massification des volumes entrainerait un important report modal. Cette ambition, idéalement cadrée par des planifications régionales, suppose une réduction des délais d’autorisations administratives et de contentieux ; ainsi qu’une rationalisation des normes de sécurité et environnementales. A contre-courant, la loi ZAN constitue un nouveau frein à une planification logistique efficiente et propice aux reports modaux.
- Les conditions d’exploitation des transporteurs routiers français doivent se rapprocher des conditions allemandes et néerlandaises.
- La France doit pouvoir renforcer la fiabilité de ses activités portuaires et aéroportuaires.
© Photo : pexels / Alexander Isreb

Contact Union TLF
Christophe Marques
Délégué aux affaires économiques de l’Union TLF