Les résultats de l'enquête de l'Union TLF sur les impacts des JO sur les transports et la logistique
Les Jeux olympiques se sont achevés le dimanche 11 août 2024. Grâce au professionnalisme des transporteurs et logisticiens et à un travail de préparation de qualité avec les pouvoirs publics, la logistique urbaine s’est poursuivie sans dysfonctionnements majeurs durant les Jeux. Les logisticiens ont pleinement contribué au succès de cet événement historique ! Afin de mieux percevoir les impacts de Jeux olympiques (JO) sur les activités françaises de transports de fret et de logistique, l’Union TLF a conduit sur le sujet une enquête auprès de ses membres. Vous trouverez ci-dessous l’analyse des résultats de cette enquête.
Un échantillon composé de moyennes et grandes entreprises
L’échantillon se structure en deux blocs :
- Les entreprises de taille moyenne, ayant entre 21 et 100 salariés (16 contributions, 41 %
des réponses) ; - Les entreprises de grande taille, ayant plus de 200 salariés (15 contributions, 38 % des
réponses).
Les petites entreprises, de moins de 21 salariés, sont sous représentées, avec seulement 6
contributions (15 %). Les résultats ne permettent donc pas d’établir des conclusions propres aux
petites entreprises.
Seules 2 réponses d’entreprises ayant entre 100 et 200 salariés ont été collectée (5 %).

La moitié des dirigeants ne perçoit pas d’effet « JOP » sur l’activité. L’autre moitié déplore un effet défavorable.
En termes d’impact des JOP sur les activités de transports et de logistique, les réponses pointent clairement vers une absence d’effet pour certains et un impact défavorable pour les autres :
- La moitié des dirigeants ne ressentent pas d’impact des JOP sur leur activité (21 réponses, 54 %) ;
- L’autre bloc des entreprises déplore un effet défavorable (16 réponses, 41 %). Néanmoins, rares sont ceux qui signalent un effet « très » défavorable (3 réponses, 8 %).
Aucun répondant ne ressent un effet positif.

Certaines entreprises subissant une perte d’activité imputable aux JOP ont partagé une appréciation quantitative : « -8 % », « -10 % », « -10 % des flux parisiens », « -10 %, concentré en Ile-de-France », « -15 % en Ile-de-France », « -25 % », « -30 % ». Une entreprise de transport spécialisée sur un type de produit en particulier a indiqué une perte de 40 %. Une petite entreprise, ayant entre 10 et 20 salariés, signale « zéro activité au mois d’août ».
Une grande entreprise, ayant rapporté un impact « neutre » signale que ses opportunités commerciales liées aux JOP (dans son cas, essentiellement des transports de boissons) sont compensées par une moindre activité dans certains segments. Plusieurs adhérents signalent l’effet défavorable sur leur activité du départ massif des Parisiens lors des JO. Le surcroît d’activité espéré du segment « Hôtels, cafés et restaurants » n’a pas eu lieu.
L’activité pendant les JOP est le plus souvent conforme aux prévisions. Dans un tiers des cas, elle est inférieure à ce qui était anticipé
Dans la moitié des cas, l’activité durant la période des JOP est conforme aux prévisions établies par les entreprises en début d’année (21 réponses, 54 %). C’est le signe que la majorité des entreprises n’anticipait pas d’effet positif. Ces entreprises-ci n’ont pas été surprises par l’absence d’impact ou la perte d’activité.
Dans un tiers des cas, l’activité se révèle inférieure aux prévisions (13 réponses, 33 %). Il s’agit d’entreprises qui anticipaient un effet porteur des JOP et qui, finalement, déplorent un impact au mieux neutre sinon négatif ; ou encore d’entreprises qui anticipaient un effet neutre et qui observent en pratique un effet défavorable.

La moitié des entreprises signalent des surcoûts liés aux JOP
La moitié des répondants subissent une hausse de leurs coûts d’exploitation imputable aux
contraintes de circulation durant les JOP (25 réponses, 56 %). A cet égard, un géant du secteur
rapporte une perte de productivité de 8 % durant la période JOP, en comparaison à une période
« classique ».
L’autre moitié des entreprises n’observe pas de surcoût (17 réponses, 44 %). Un répondant
explique ne pas endurer de surcoût car il exerce très peu en région parisienne.

Le plus souvent, il s’agit de surcoûts en lien avec un rallongement des délais de livraison (77 % des entreprises ayant signalé des surcoûts). Viennent ensuite les surcoûts liés à la mise en œuvre de nouvelles organisations logistiques propres aux JOP (50 %) et une gestion RH spécifique à la période des JOP (45 %). Plusieurs entreprises signalent du personnel diurne passé en nocturne, avec la rémunération d’heures de nuit.

Certaines entreprises signalent d’autres surcoûts (23 % des entreprises avec surcoûts) :
- Il s’agit, par exemple, de charges administratives additionnelles en lien avec la gestion des QR Codes. A cet égard, une entreprise ayant un effectif compris entre 51 et 100 salariés nous a indiqué avoir recruté une personne pour la gestion des QR Codes. Deux grandes du secteur nous ont confié avoir dédié du personnel à la gestion des QR Codes.
- Il s’agit également de moyens supplémentaires déployés (conducteurs, véhicules, espaces de stockage…) en prévision d’un sursaut d’activité qui n’a pas eu lieu. Ces charges deviennent des surcoûts car elles n’ont pas eu de pendant en termes de chiffre d’affaires.
- Une autre source de surcoûts est l’usage amplifié de la cyclo logistique, avec notamment des embauches de livreurs, des investissements matériels, de la location de surfaces, ou encore la signature de contrat de sous-traitance.