CONJONCTURE ÉCONOMIQUE : Transports de fret & logistique
TRANSPORTS ROUTIERS DE MARCHANDISES
Le climat des affaires des transports routiers de marchandises se détériore à nouveau depuis juin
- Après une année 2023 particulièrement difficile et un point bas atteint en novembre, la situation s’était peu à peu redressée jusqu’en mai dernier. L’indicateur synthétique, mesuré par l’Insee, avait alors rejoint sa moyenne de longue période. Depuis juin et l’avènement du nouveau contexte politique français, la situation se tend à nouveau. En septembre, l’indicateur synthétique est retombé à 96 points, signe de difficultés conjoncturelles persistantes. (graph 1)
- Cet été, et malgré la tenue des Jeux olympiques, la moitié des dirigeants du TRM déploraient une demande insuffisante. Collectivement, ils n’envisagent pas de reprise d’ici la fin de l’année ; le solde d’opinion sur la demande des 3 prochains mois ne s’améliorant toujours pas.
Le secteur endure un pic inédit de défaillances
- De nombreux transporteurs sont en fragilité financière, pris en étau entre une activité en recul ou stagnante et des charges en progression (hors gazole : +5,2 % sur un an en août, d’après le CNR). L’indicateur de la Banque de France sur la situation des trésoreries du secteur est à son plus bas niveau depuis une décennie, premier confinement sanitaire mis à part.
- Le secteur des transports et entreposage (section H de la NAF) endure une vague inédite de défaillances (en juillet : +64 % relativement à la moyenne de long terme ; et un record historique en niveau). Le phénomène s’avère nettement plus marqué dans le TRM qu’à l’échelle nationale, tous secteurs confondus (+20 %). (graph 2)
- Avec des capacités financières ainsi réduites, une demande atone et des taux d’intérêt élevés, les perspectives d’investissement du secteur sont particulièrement faibles depuis le début de l’année.
L’emploi du TRM s’est légèrement érodé
- Confrontés au manque de demande et au renchérissement de tous leurs coûts, les dirigeants du TRM ont réduit la voilure des recrutements. Suivant les données du ministère des Transports, le TRM pour compte d’autrui employait 425 800 salariés fin juin, soit -1 % sur un an (graph 3). L’enquête de conjoncture de l’Insee auprès des dirigeants plaide pour une stabilisation des
effectifs aux 2e et 3e trimestres. Les difficultés structurelles à recruter des conducteurs expliquent la volonté des dirigeants de
préserver l’emploi malgré l’atonie des affaires. - Les effectifs des entreprises organisatrices des transports (messagerie, fret express ; affrètement) se maintiennent en légère hausse, avec 120 400 salariés fin mars (+0,6 % sur un an).
FRET PORTUAIRE
Après une année 2023 globalement en baisse (-13 % sur un an), les conteneurs EVP manutentionnés dans les ports français ont amorcé une reprise au 1er semestre 2024. Au 2e trimestre, ils étaient en progression de 8 % sur un an. Le point haut de 2022 n’est toutefois pas rattrapé : – 4,7 % relativement au 2e trimestre 2022. Le volume est en hausse de 2,5 % relativement au 2e trimestre 2019. (graph 4)
FRET AÉROPORTUAIRE
Les aéroports de Charles-de-Gaulle et d’Orly, qui cumulent plus de 80 % du fret aérien en France, ont traité 467 000 tonnes de fret « cargo » au 2e trimestre, un volume en légère hausse sur un an (+2,6 %). Cette activité s’affiche toutefois en retrait relativement à la période pré-Covid : -8 % comparé au 2e trimestre 2019 (graph 5). Au mois de juillet 2024, à la faveur des Jeux olympiques, le fret « cargo » des aéroports parisiens était en hausse de 4,6 % sur un an.
A noter : le ministère des Transports va publier l’activité du 2e trimestre courant octobre, avec une possible révision des valeurs récentes.
LOGISTIQUE CONTRACTUELLE
- D’après le ministère des Transports, l’activité en volume des logisticiens français s’est contractée de 3,9 % en 2023. Dans le détail, le rythme de baisse s’est accentué jusqu’à fin 2023, atteignant -6 % sur un an au 4e trimestre.
- Au 1er trimestre 2024, cette tendance s’est atténuée, avec une contraction annuelle réduite à -0,7 %. (graph 6)
- En rythme trimestriel, l’activité remonte quelque peu, après un point particulièrement bas fin 2023. Corrigée des variations saisonnières et des jours ouvrés, l’évolution est de +3,8 % au 1er trimestre 2024 relativement au trimestre précédent.
- L’emploi sectoriel demeure dynamique. Les entreprises de la manutention et de l’entreposage employaient 147 400 salariés fin mars, un effectif en hausse de 2,1 % sur un an.