Union des Entreprises Transport et Logistique de France

image-de-couverture-webinaire-couts-transport-et-negociation-tarifaire-.jpg

NOTE TLF : tension de recrutement, les transports de fret et la logistique en quête de talents !

24.01.2025
sans-titre-600-x-300-px-4.pngsans-titre-600-x-300-px-11.png

Des difficultés de recrutement durables

Une offre d’emploi postée… et un mois plus tard, peu ou pas de candidats ; des compétences et des aspirations salariales souvent inadaptées ; des lauréats qui se désistent peu avant ou peu après la signature du contrat. Nombreuses sont les entreprises de transport à nous signaler de telles difficultés de recrutement, surtout pour leur personnel roulant.

À partir de statistiques publiques, ce document objective le ressenti des dirigeants des transports de fret et quantifie le phénomène. Il aborde le sujet sous l’angle conjoncturel, observant l’effet des fluctuations de la demande de transports. Il l’aborde également sous l’angle structurel, en décrivant la pyramide des âges des salariés des transports.

Consultez la note

Les difficultés à recruter des conducteurs routiers résultent à la fois de facteurs conjoncturels, liés aux fluctuations de la demande de fret et à la situation de l’emploi en France ; et de facteurs structurels, notamment le déséquilibre entre les départs en retraite et l’arrivée de nouvelles recrues.

Analyse conjoncturelle
L’atonie de la demande atténue temporairement les tensions

  • Les tensions de recrutement des conducteurs sont particulièrement sensibles aux cycles conjoncturels des transports, ainsi qu’à la dynamique de l’emploi français.
  • Après une période de faible activité entre 2009 et 2016, ces tensions se sont accentuées de 2017 à 2019, atteignant un pic en avril 2019 où 67 % des dirigeants du TRM signalaient des difficultés à recruter des conducteurs. Ce taux était nettement supérieur à ceux relevés dans les services (42 %) et les industries manufacturières (50 %).
  • La reprise économique post-Covid a stimulé les embauches dans tous les domaines d’activité, y compris les transports, ce qui a ravivé les tensions. De l’été 2021 à l’été 2023, plus de 60 % des dirigeants du TRM ont ressenti des difficultés à trouver des conducteurs.
  • Le ralentissement économique de 2023-2024, marqué par l’inflation, le recul de la consommation en biens et du fret, a partiellement relâché la pression et ramené ce taux à 40 % ; soit un niveau comparable à la moyenne des services marchands.
  • Début 2024, il y avait 1,45 demandeur d’emploi pour chaque offre de conducteur longue distance collectée par France Travail, contre seulement 1,1 deux ans auparavant. En 2022, le métier figurait au 55e rang des métiers les plus en tension, avec des difficultés marquées dans toutes les régions de France.

Analyse structurelle
Un besoin non pourvu additionnel estimé à près de 70 000 conducteurs à horizon 10 ans

  • D’après l’IRU, en France, en 2023, 7 % des postes de conducteurs routiers n’étaient pas pourvus. Cela équivaut à un manque de 22 000 emplois, dont 13 000 au sein des entreprises de transport. Ce taux est similaire au taux moyen européen.
  • Le besoin non pourvu pourrait approcher 70 000 conducteurs d’ici une décennie, soit 20 % des effectifs actuels. Le déséquilibre entre les départs pour fin de carrière et les nouvelles recrues y contribuerait pour 56 000 postes (17 % des effectifs actuels). La
    croissance décennale de l’activité, telle qu’anticipée par le ministère des Transports, pourrait nécessiter 13 000 conducteurs supplémentaires (4 % des effectifs).

Logistique & maintenance
Les métiers de la logistique sont en tension « forte », à un degré toutefois inférieur au niveau de tension moyen en France

  • Les tensions pour les autres métiers des transports de fret sont étudiées en annexe.
  • Les métiers des transports de fret étaient presque tous en tension « très forte » ou « forte » en 2022, avec toutefois des causes variables. Toutefois, seulement trois d’entre eux affichent une tension supérieure à la moyenne nationale : les conducteurs routiers, les responsables logistiques non-cadres et les cadres des transports.
  • La pyramide des âges des métiers de la maintenance de poids lourds renseigne un relatif équilibre entre les effectifs les plus jeunes et les plus âgés.
  • En « manutention, magasinage », les jeunes de moins de 30 ans sont plus nombreux que les salariés de plus de 55 ans. Les tensions de recrutement émaneraient donc plutôt par la difficulté du métier à conserver ses salariés les plus âgés.

 

Christophe Marques, Délégué aux Affaires Economiques et fiscales de l’Union TLF

cmarques@e-tlf.com

2020.05-picto-planete-otw.png

Recevez les dernières actualités de L’Union TLF

Inscrivez-vous