Projet d’interdiction des poids lourds sur la rocade d’Avignon : une décision précipitée sans vision d’ensemble
A la suite des informations parues dans l’article de Laurent Garcia de l’Echo du Mardi, l’Union TLF Méditerranée exprime sa vive préoccupation face au projet de la municipalité d’Avignon d’interdire la circulation des poids lourds de plus de 38 tonnes sur la rocade Charles-de-Gaulle, de 7h à 19h, dès la fin de l’année. Présenté comme une mesure en faveur de la santé publique, ce projet soulève en réalité de lourdes inquiétudes économiques, environnementales et logistiques.
Une décision unilatérale et précipitée, sans vision d’ensemble
« Une décision aussi structurante pour le territoire ne peut être envisagée sans concertation préalables avec les acteurs économiques et logistiques concernés », alerte Norbert Zoppi, Président de l’Union TLF Méditerranée. « Cette approche ponctuelle, purement territoriale, reporte le problème sur les territoires voisins au lieu de le résoudre. »
L’absence de concertation est d’autant plus problématique que d’autres solutions ont été envisagées par le passé. Notamment un projet d’infrastructure de liaison est-ouest (LEO), permettant de relier l’A7 à l’A9 en passant au sud d’Avignon avec une sortie en zone Courtine, qui aurait permis de contourner efficacement la zone urbaine dense. Ce projet n’a jamais été réalisé, laissant la rocade actuelle comme seule voie de desserte pour les véhicules industriels.
Un report de trafic massif sans solution de substitution
Selon les premières estimations, cette interdiction provoquerait le report de près de 600 camions/jour sur les axes secondaires des Bouches-du-Rhône, exposant de nouveaux habitants à des nuisances équivalentes, voire supérieures. En l’absence d’itinéraire alternatif structurant, la mesure crée un déséquilibre entre territoires sans réduire l’impact global du transport.
Un coup d’arrêt pour le fret ferroviaire combiné et la transition écologique
Contraindre les poids lourds à contourner la rocade revient à compromettre l’accès à la plateforme multimodale de Courtine. En bloquant cet accès, la mairie d’Avignon risque de saboter l’un des seuls exemples fonctionnels de report modal sur longue distance.
« Ce projet d’arrêté entre en contradiction directe avec les ambitions nationales et européennes de décarbonation du transport », rappelle Norbert Zoppi. « Plutôt que d’encourager le rail, on complique l’accès aux terminaux. Plutôt que de réduire les distances, on les rallonge. C’est un non-sens. »
Un impact économique direct pour les entreprises et les territoires
Implantée en plein coeur de la zone industrielle de Courtine, qui représente un pôle d’activité essentiel pour l’agglomération, la plateforme logistique dessert un tissu dense de PME, d’industriels et de services à l’économie locale.
L’impact économique serait majeur : toujours selon l’Echo du mardi, les trajets alternatifs entraîneraient un allongement des distances jusqu’à +56 km, des temps de parcours supplémentaires de 10 à 30 minutes, et des surcoûts logistiques allant jusqu’à +39 € par trajet. À terme, cette hausse des coûts se répercutera sur les prix finaux payés par les consommateurs et les industriels.
Par ailleurs, en fragilisant les flux logistiques locaux, la mesure risque de remettre en cause des implantations économiques dans un contexte déjà marqué par la raréfaction du foncier et les lourdeurs réglementaires.
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